Grève et empoignade au Progrès de Lyon

Publié le par lebramentombe

Depuis jeudi, le Progrès est absent des kiosques dans toute sa zone de diffusion, en Rhône-Alpes comme dans le Jura et en Haute-Loire. La situation y est tendue, confuse. Et le directeur général en est venu aux mains, mercredi soir, avec son DRH, qu'il a envoyé à l'hôpital. L'étincelle sociale est venue du transfert définitif de l'imprimerie de Saint-Etienne vers celle de Chassieu, près de Lyon. Mais un plan de modernisation sociale est en (douloureuse) négociation depuis plusieurs mois, et des procédures de licenciement pour fautes graves ont par ailleurs été engagées contre des cadres...

Tendue depuis des mois, la situation au Progrès est devenue explosive cette semaine, avec la fermeture définitive des rotatives de Saint-Etienne. Elles imprimaient jusque-là les éditions de la Loire et de la Haute-Loire. Le groupe centralise, et pour faire passer la pilule, une vingtaine de rotativistes stéphanois ont touché une prime très importante pour compenser les trajets quotidiens vers Lyon. Cela a éteint l'incendie stéphanois, mais augmenté la grogne dans le reste du groupe.

Un plan de modernisation sociale (PMS) est en négociation, dans le cadre d'un plan de sauvegarde de l'emploi. Deux cents départs sont prévus au total, dont 137 en pré-retraite. Parallèlement, la rédaction va voir ses conditions et charges de travail transformées, avec le passage à un nouveau logiciel. Une prime doit accompagner cette mutation, mais les mécontentements, là aussi, sont lourds. Les services administratifs se sentent par ailleurs délaissés. Les fronts sont multiples, et les réunions se succèdaient à un rythme soutenu depuis fin août. Puis la direction a décidé récemment qu'elles étaient terminées. Et le président a prévenu cette semaine qu'à défaut de signature du PMS, il procéderait à des licenciements secs. Cela n'a pas franchement apaisé la situation. La CGT a demandé le report du transfert de l'imprimerie stéphanoise, en vain.

Les rotativistes de Chassieu se sont mis en grève dans la nuit de mercredi à jeudi, pour des questions de primes liées à la modernisation de l'imprimerie, et d'horaires liés à l'impression supplémentaire des journaux de Loire et Haute-Loire. Après une prremière journée sans journaux dans les kiosques, la direction a demandé, hier, aux cadres techniques de prendre la relève. Ils ont refusé de monter les plaques sur les rotatives. Le patron de l'imprimerie et le directeur industriel ont alors essayé de sauver ce qui pouvaient l'être, pendant que la direction envoyait trois huissiers dans la nuit. Finalement, le service expédition a bloqué au matin le peu qui avait été imprimé.

Dans le même temps, deux procédures de licenciement pour fautes graves ont été engagées contre des cadres du groupe. Le directeur des ressources humaines a ainsi reçu sa convocation pour un entretien préalable. Et mercredi soir, il s'est opposé au directeur général, qui voulait l'empêcher de quitter l'entreprise, à laquelle il appartient toujours, avec son ordinateur. Les deux hommes en sont venus aux mains sur un parking, devant des salariés. Le DRH a fini à l'hôpital, avec un doigt cassé. «C'est toujours inquiétant de voir le patron perdre ses nerfs, souffle un syndicaliste. C'est aussi le signe de la pression, de la fatigue générale, après quatre mois de négociations.»

Le Progrès annonce pour l'instant cette année 10 millions d'euros, sur un chiffre d'affaire de 135 millions. Le groupe, qui comptait 1.200 salariés il y a moins de dix ans, s'est fixé pour objectif d'être en-dessous de 600 CDI d'ici 2011.
Ol.B.

http://libelyon.blogs.liberation.fr/info/2007/12/grve-et-empoign.html

Publié dans presse4243

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C
Lyon, le 27 décembre 2007  LETTRE OUVERTE   à messieurs Gérard LIGNAC, président du groupe EBRA et Gérard COLIN, président du groupe PROGRES  Messieurs, La situation actuelle nous impose de vous informer des derniers rebondissements que connaissent les salariés du groupe Progrès. Hormis le fait que notre direction générale traite avec la plus grande désinvolture certaines catégories de personnels (rédaction, administratifs, cadres informatiques...) ; hormis le fait que des réunions paritaires sont diligentées par cette même direction, sans aucune nouvelle proposition, s'arc-boutant sur ses positions ; hormis le fait que l'ensemble du personnel est excédé par les surcharges de travail tant dans les services techniques, rédactionnels qu'administratifs, contraignant les salariés à effectuer de nombreuses heures de travail supplémentaires, bien évidemment non rémunérées ; hormis le fait que les conventions collectives ou les accords d'entreprise en vigueur ne soient pas respectés ; voici qu'un nouvel événement, ce mercredi 26 décembre vers 17 heures, a choqué tous les salariés témoins de cette scène ubuesque, voire consternante.  Le directeur général Pierre Fanneau a violemment agressé sur le parking de Chassieu, monsieur Jean Pierre Gauvignon, directeur des ressources humaines, tentant de lui arracher une malette, en l'injuriant, allant jusqu'à le contraindre à se rendre à l'hôpital. D'ailleurs, nous apprenons ce jour, qu'il aurait un doigt cassé. Une telle attitude est totalement indigne et n'emporte qu'une totale réprobation des salariés réunis, durant cette journée, en assemblée générale ; réprobation unanimement partagée par les représentants du personnel.Il ne nous est plus possible de discuter avec une direction générale de cette facture et vous demandons de bien vouloir vous pencher sur le problème.D'autant que cette affaire devrait avoir des suites judiciaires, et qu'il serait fort dommageable que ce soit à nouveau les salariés de l'entreprise qui en fassent les frais. Dans l'attente de votre positionnement,Recevez, Messieurs les Présidents, l'expression de nos salutations respectueuses. Les syndicats Filpac-CGT - CFDT -  CFE-CGC - FO - CGT - SNJ - CFTC
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